SCIENTIFIQUEMENT VOTRE
L’association pour la recherche estudiantine en santé, ARES Lille Catho, a été créée en 2020 par des étudiants de la Faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé, avec l’appui des enseignants-chercheurs.
Son but : sensibiliser les étudiants à la recherche au cours de leur cursus et leur apporter une information régulière sur les différents parcours possibles de formation à la recherche pendant ou après leurs études. Rencontre avec Antoine Dampierre, le président de l’ARES.
Trois objectifs pour l’ARES
Antoine Dampierre est en 3ème année de médecine à la Catho. Il anime le bureau du Conseil d’administration de l’ARES, composé de dix étudiants : Marie Phan Thanh ; Noémie Selin ; Alice Potel ; Andrea Vollet ; Flora Warmé ; Asma Djoudad ; Luc Beda ; Victor Laurent. Martin Leroy.
« L’ARES s’est donnée trois objectifs, précise-t-il. Améliorer la communication entre les étudiants, les médecins et les professeurs intéressés par la recherche en santé. Faciliter l’accès des étudiants à la recherche, notamment par une meilleure information sur les différents parcours possibles en double cursus. Et assurer le rayonnement de la recherche facultaire aux niveaux local et national ».
Double cursus médecine / sciences
Plusieurs actions sont donc organisées chaque année.
Des séquences d’informations ont lieu deux fois par an, à destination des étudiants, sur les doubles cursus qu’ils peuvent suivre pour préparer le doctorat en sciences : avec l’Ecole Nationale Supérieure de Lyon ; avec l’Université de Lille au sein du Master de recherche Biologie-Santé ; avec l’INSERM à Paris dont l’Ecole de février prépare aux concours d’accès aux différents postes de chercheurs.
« Pour les étudiants en médecine qui veulent s’engager dans la recherche, il est important, souligne Antoine Dampierre, qu’ils explorent, dès leurs premières années en faculté, les parcours complémentaires qu’ils auront à suivre en sciences. Car postuler à certaines formations doit se faire très tôt à la fin du cursus. Pour ceux qui veulent s’orienter vers une carrière hospitalo-universitaire, c’est parcours Master 1, Master 2 et thèse de sciences qui va conditionner l’accès aux responsabilités de Maître de conférences, Professeur des Universités – Praticien Hospitalier ou de chercheur à l’ Université, au CNRS, à l’INSERM ».
Mon article en 180 secondes
Les étudiants peuvent aussi participer au concours « Mon article en 180 secondes » que l’ARES organise chaque année. La 3ième édition vient d’avoir lieu ce 6 mars 2024.
Il s’agit d’analyser et de présenter en 3 minutes, à un jury d’enseignants-chercheurs, un article d’une revue scientifique, selon les modalités du concours national « Ma thèse en 180 secondes »
Les trois prix remis le 6 mars dernier ont récompensé :
- 1er prix Clinique : Karina NGUYEN, étudiante en DFASM1, pour une étude clinique sur la MDMA (ecstasy)
- 2ème prix Clinique : Pierre Antoine MULLER, étudiant en L3 Sciences pour la santé, pour un exposé sur les virus oncolytiques impliqués dans les tumeurs du tronc cérébral.
- 1er prix Fondamental : Laetitia NELVA, étudiante en L2 Sciences pour la santé, pour un exposé sur la neuroinflammation microgliale.
Mettre en valeur la recherche de la Faculté et de l’Université
Autre but de l’ARES : mettre en valeur la recherche en médecine-santé menée au sein de la Faculté de Médecine, du Groupe Hospitalier et des autres Facultés et Ecoles de l’Université.
Des conférences sont organisées régulièrement, faisant appel à des médecins exerçant pour la plupart au sein des Hôpitaux de la Catho.
On peut citer, au cours de ces deniers mois, une conférence du Professeur Philippe Gallois, neurologue, sur « l’approche neurophysiologique des états de mort imminente : que nous disent-ils pour une théorie de la conscience ? ». Une conférence du Docteur Nicolas Bilbault : « Expérience de mort imminente : une conscience sans cerveau est-elle possible ? ». Ainsi qu’une conférence sur la moelle épinière organisée par le Professeur Laurent Pascal, onco-hématologue,Chef du service d’hématologie au Groupe Hospitalier, sur les avancées en matière de thérapeutique, en rappelant la nécessité du don.
« Impossible de considérer la santé sans sa part de recherche »
Dans leur profession de foi publiée il y a quatre ans et signée « Scientifiquement vôtre », les fondateurs de l’ARES affirment qu’il est impossible de considérer la santé sans sa part de recherche. Que tous les médecins seront, à un moment donné, confrontés à la recherche, ne serait-ce que pour leur thèse de pratique. Et ils s’adressent aux étudiants en médecine intéressés par la recherche : « Quoi de mieux qu’une association et un réseau formé par les étudiants de votre ancienne faculté pour vous aider ? ».
Apprendre à publier
Il n’est pas étonnant qu’Antoine Dampierre se soit engagé avec l’ARES. Lui qui se destine à des responsabilités de PU-PH en médecine interne et a entrepris, cette année, le double cursus médecine-sciences au sein du Master biologie santé de l’Université de Lille, parcours génétique et base moléculaire des pathologies.
Son autre passion est l’histoire de la médecine. Il a suivi l’an dernier les enseignements du Diplôme interuniversitaire d’histoire de la médecine, dirigé par Patrick Hautecœur et Emmanuel Drouin.
Aujourd’hui, il est en cours de rédaction d’une publication, sous la conduite d’Emmanuel Drouin, d’une publication sur le « Cours de microbie technique » donné à partir de 1889 par Emile Roux à l’Institut Pasteur à Paris. Ce cours, fondateur de la microbiologie moderne, n’a jamais été décrit à ce jour.
La pluridisciplinarité est essentielle
Lors de la cérémonie des vœux 2024 de la Faculté de médecine, Antoine Dampierre s’est inscrit dans l’idée partagée que « la science n’a pas de filières et que la recherche doit bénéficier de l’apport de spécialistes de disciplines différentes ». Il souhaite inscrire l’ARES dans cette volonté de pluridisciplinarité, essentielle à une recherche féconde en santé.
Propos recueillis par Francis DEPLANCKE