C’est en mai 2023 que LITL, Laboratoire Interdisciplinaire des Transitions de Lille, a été créé, porté en commun par la Faculté de Gestion, Economie et Sciences et par JUNIA Grande Ecole d’ingénieurs. Soixante chercheurs, doctorants, ingénieurs et techniciens coopèrent au sein de cette nouvelle unité de recherche, faisant dialoguer leurs différentes disciplines pour anticiper et accompagner les transitions.
Pour Véronique Flambard, Directrice du laboratoire, « la Faculté de Gestion, Economie et Sciences et JUNIA coopéraient depuis longtemps à travers des projets et des contrats de recherche, la co-direction de thèses et le partage des sites démonstrateurs. Ceci sur des thématiques telles que l’interaction entre l’homme et les technologies, entre l’homme et son environnement, ou la transformation des villes et des territoires ».
Intégré au sein de l’Ecole Doctorale Polytechnique Hauts-de-France
La création du Laboratoire Interdisciplinaire des Transitions de Lille LITL va permettre de formaliser et amplifier ces coopérations. De renforcer le dialogue nécessaire entre les disciplines scientifiques pour appréhender, de façon globale, les transitions économiques, sociales, environnementales et technologiques qui s’imposent à nos sociétés. Et de s’inscrire, de façon plus visible, dans le paysage régional de la recherche en intégrant l’Ecole Doctorale Polytechnique des Hauts-de-France.
Un laboratoire en co-direction
Véronique FLAMBARD est directrice du laboratoire. PHD de l’Université du Québec à Montréal, Post-doc à University of Southern California (USA) puis Professeur à MacEwan University au Canada. Professeur en économie à la FGES, elle est responsable du Master international Management. Ses recherches en microéconomie appliquée s’inscrivent dans le domaine de l’économie locale et urbaine et de l’environnement.
Laurent PEYRODIE est co-directeur du laboratoire. Docteur en automatique, productique et informatique industrielle, HDR, il anime le programme « Prise en charge du handicap et de la dépendance » à JUNIA. Avec en particulier la responsabilité d’un programme de recherche européen, MOTION, qui a permis de créer un exosquelette des membres inférieurs pour la rééducation et l’aide à la marche de enfants neurolésés.
Trois grands axes de recherche pour trois défis sociétaux
« Le projet scientifique de LITL s’articule autour de trois axes, déclinés en trois défis sociétaux, qui mobilisent les chercheurs sur leurs sujets disciplinaires ainsi qu’à l’intersection des disciplines et des thématiques » souligne Véronique Flambard.
Premier axe : Systèmes numériques intelligents et communicants.
Internet des objets, IA, traitement du signal, block-chain : les nouvelles technologies améliorent le cadre de vie mais posent des défis majeurs.
Les chercheurs de LITL travaillent sur la sécurité (cybersécurité) et la protection de la vie privée ; sur l’amélioration de la santé et du bien-être des individus, en exploitant les technologies avancées : réalité virtuelle, IoT, aide au diagnostic, exosquelettes ; sur l’accompagnement de l’humain et des utilisateurs (avec des techniques d’apprentissage automatique et à partir de feedbacks ; de prise de décision collaborative ; d’optimisation).
Deuxième axe : Transitions environnementales et écosystèmes.
L’Homme et la nature sont au cœur des enjeux écologiques, économiques et technologiques de notre temps.
Il s’agit, dans cet axe, d’étudier les interactions entre l’homme et la biodiversité, l’utilisation rationnelle des ressources naturelles, mais aussi les investissements à impact et les nouveaux modèles économiques (économie solidaire, sociale, circulaire…).
Troisième axe : Territoires, villes et sociétés.
Les territoires urbains et ruraux doivent se réinventer et les producteurs, les consommateurs, les urbanistes évoluent vers de nouvelles approches : agriculture urbaine, filières locales, pratiques et consommations durables.
Les dynamiques entrepreneuriales, les interactions sociales, les comportements et la perception des usagers sont riches d’enseignement sur nos transitions.
Le développement d’espaces intelligents, durables, inclusifs est désormais pensé à l’échelle du territoire, de la ville, du bâtiment.
Autant de domaines de recherche à explorer pour les équipes de LITL.
Des thèses de doctorat au croisement des disciplines
Pour Véronique Flambard, « les thèses de doctorat en préparation avec des chercheurs du laboratoire LITL illustrent bien le potentiel de travaux notamment interdisciplinaires ».
Etde citerla thèse préparée par Juliette Plouvin, sur l’étude des interstices urbains : aménagement de l’espace, cartographie des espaces verts, richesse écologique, biodiversité animale, appropriation par les habitants.
La thèse préparée par Adrien Bossu, co-encadrée par la FGES et JUNIA, sur la supervision optimisée d’un réseau local de distribution d’électricité, avec prise en compte des critères énergétiques, environnementaux, économiques et sociétaux (comportement des acteurs, des usagers).
La thèse préparée par Marine Chaillard, co-encadrée par JUNIA et ETHICS, sur la pluriactivité agricole, c’est-à-dire le cumul de la gestion d’une exploitation agricole avec une activité extérieure. Avec la comparaison entre le Nord-Pas de Calais et le Languedoc-Roussillon.
Antoine Bakhos, dirigé par la FGES, prépare sa thèse sur l’intégration de « l’adaptive learning » dans les environnements d’apprentissage virtuels immersifs. Le projet est d’améliorer l’efficacité et la personnalisation de l’enseignement dans l’éducation supérieure.
Des équipements et des outils de recherche performants
Le laboratoire LITL peut s’appuyer sur des matériels et des plateformes de grande qualité, implantés au fil des années :
Le campus démonstrateur : smart building, smart grid, smart mobility
La maison intelligente, axée sur la prise en charge du handicap et de la dépendance
Un laboratoire de chimie de 300m2 nouvellement équipé
Le démonstrateur « Agriculture et alimentation de demain » au Palais Rameau à Lille, avec un nouveau laboratoire d’analyses sensorielles, incluant une salle d’immersion virtuelle
Un laboratoire dédié à la prise en charge du handicap, avec une salle d’expérimentation pour exosquelettes.
Une plateforme dédiée à la caractérisation des matériaux de construction.
Propos recueillis par Francis Deplancke
